Les critères d’impact les plus observés par les financeurs
De plus en plus d’acteurs financiers publics comme privés conditionnent leur soutien à l’évaluation de l’impact généré par les projets. Mais tous n’accordent pas la même importance à ces critères. Pour bien se positionner, il est essentiel de comprendre ce que recherchent les différents types de financeurs à impact.
Comprendre les attentes selon le type de financeur
Les approches différenciées des financeurs publics et privés
Les financeurs se répartissent sur un spectre allant de l’investissement purement financier à la recherche d’un impact mesurable. Les investisseurs traditionnels, souvent issus du financement privé, privilégient la rentabilité et la sécurité du placement. L’impact n’est pas une priorité.
Les investisseurs engagés dans la finance durable ou à impact, à l’inverse, évaluent aussi les effets positifs générés par le projet : environnement, société, inclusion, etc. Ces acteurs qu’ils soient issus de financements publics ou d’organisations privées spécialisées attendent des indicateurs concrets et une intentionnalité forte.
Les dispositifs de financement non dilutif, comme les aides publiques ou les subventions européennes, exigent aussi des justifications d’impact, bien que leurs critères soient souvent formalisés dans des appels à projets.
Exemples concrets de financeurs à impact
- Les fonds à impact : ils ciblent des entreprises sociales ou écologiques, avec des indicateurs de suivi.
- Les banques engagées : certaines proposent des prêts bancaires aux entreprises à taux préférentiel si le projet a une dimension durable.
- Les institutions publiques : comme Bpifrance, qui soutient des innovations ayant une portée sociétale ou environnementale forte.
Les critères d’impact les plus scrutés
Que mesurent les investisseurs à impact ?
Lorsqu’un financeur évalue un projet, il se base sur une série de critères, organisés autour de la finalité, de la portée et de la fiabilité de l’impact généré. Voici les principaux axes considérés.
1. Finalité et pertinence des résultats
Quel est l’objectif de transformation ? Par exemple, une réduction des émissions de CO2 dans un secteur fortement émetteur sera plus valorisée qu’une action marginale ou symbolique.
2. Population cible et utilité sociale
Les financeurs veulent comprendre qui bénéficiera du projet : une communauté vulnérable ? une région en difficulté ? un besoin encore mal adressé ? Cette clarté renforce la crédibilité.
3. Portée géographique et quantitative
L’échelle d’impact est également déterminante. Un projet qui touche 5 000 personnes dans une zone rurale peut être plus pertinent qu’un autre, plus large mais moins ciblé.
4. Risques et effets secondaires
Les financeurs impact évaluent les effets potentiels, positifs comme négatifs. Un projet écologique peut-il engendrer des déséquilibres sociaux ? Un projet social est-il économiquement viable ? Ces analyses rassurent les financeurs sur la soutenabilité.
5. Gouvernance, suivi et transparence
La manière dont l’entreprise gère son projet d’impact est essentielle. Des mécanismes clairs de suivi, une gouvernance inclusive, et une transparence sur les résultats attendus renforcent la confiance. C’est aussi un critère clé pour décrocher un financement ****ou une labellisation (ISR, Greenfin...).
Cadres de référence et outils d’évaluation
Des standards internationaux pour structurer son approche
Pour convaincre les financeurs, les entreprises doivent s’appuyer sur des cadres reconnus. Voici les plus utilisés :
Les Objectifs de Développement Durable (ODD)
Cadre de référence universel, les ODD permettent de positionner un projet par rapport à des enjeux globaux (climat, pauvreté, éducation...). De plus en plus de financeurs y compris dans le financement privé demandent un alignement clair avec un ou plusieurs ODD.
IRIS+
Développé par le Global Impact Investing Network, IRIS+ permet de sélectionner des indicateurs sectoriels adaptés, validés par la recherche. Un outil puissant pour structurer son reporting et parler le même langage que les investisseurs à impact.
Les labels : preuve d’engagement
Des certifications comme B Corp, Greenfin, ou le label ISR crédibilisent l’engagement de l’entreprise. Ils facilitent aussi l’accès à certains guichets de financements publics ou de prêts bancaires conditionnés à des résultats durables.
Comme le rappelait le Ministère de l’Économie et des Finances, l’ambition est claire : “Faire de Paris le premier centre financier mondial de la finance à impact.” Pour les entreprises, c’est une opportunité stratégique autant qu’un levier de différenciation.